José Medeiros / Bresil

José Medeiros s'intéresse à la photographie dès son plus jeune âge. A 12 ans, son père, photographe amateur, lui enseigne les techniques de tirage. Il déménage à Rio de Janeiro en 1939. Il commence alors à travailler en indépendant pour les revues Tabu et Rio où il rencontre, en 1946, Jean Manzon, photographe français installé au Brésil, qui lui propose d'intégrer l'équipe de photographes de la revue O cruzeiro. Créé en 1928, O cruzeiro bénéficie dans les années 40 d'une grande popularité grâce à l'introduction de nouvelles technologies et de la part très importante donnée à l'iconographie. La photographie est alors utilisée comme un vecteur essentiel de l'information.



Une novice peinte, Rituel d'initiation des filles-de-saint, Salvador, Brésil, 1951 José Medeiros/ Acervo Instituto Moreira Salles

Privilégiant les grands reportages, la revue s'inspire des célèbres Paris Match et Life. La dernière édition sort en 1975. José Medeiros y travaille de 1946 à 1961, et devient une figure majeure du journal. Il réalise un nombre important de reportages relatifs à la société brésilienne, il voyage également en Europe, en Equateur, aux Etats Unis et en Afrique. Si, au début, son travail est largement influencé par la production du photographe Jean Manzon, il opte très rapidement pour la simplicité privilégiant la lumière naturelle et le reportage direct, avec le moins d'interférences possible dans la scène captée.

C'est en 1949 que le photographe entre pour la première fois en contact avec les Indiens xavantes afin de suivre, pour le compte de la revue O Cruzeiro, une expédition de l'Aéronautique sur le fleuve Xingu. En septembre 1951 paraît le célèbre reportage sur le rituel d'initiation des filles-de-saint (filhas-de-santo) de la religion afro-brésilienne du candomblé à Bahia. En 1957, la maison d'édition de la revue O Cruzeiro publie le livre Candomblé, avec des textes et des clichés de Medeiros, qui souhaitait revenir sur ce thème de la religion afro-brésilienne.

Au cinéma, José Medeiros se distingue comme directeur de la photographie de films classiques comme A falecida de Leon Hirzman, Mémorias de Carcere de Nelson Pereira dos Santos et Chuvas de verao, de Caca Diegues, entre autres. Il enseigne à l'Ecole de Cinema de Santo Antonio de los Banos de Cuba, à la fin des années 1980. Le cinéaste Glauber Rocha dira de lui qu'il est le seul à avoir su traduire la lumière brésilienne.